Les groupes de solidarité des Grecs vivant à l’étranger ont une encore fois répondu à l’appel des développements en Grèce. Comme nous l’avons déjà constaté, des mobilisations spontanées ont été organisées dans des villes européennes, déjà le week-end du 4-5 mars, dans le but de montrer leur solidarité avec le mouvement déclenché en Grèce après le crime de Tempi. Ces actions avaient également comme but de faire connaître les faits dans ces sociétés. À Munich, en revanche, une action a été organisée devant le consulat grec le 8 mars, jour de la grande grève en Grèce, au cours de laquelle d’immenses manifestations ont eu lieu dans plus de 70 villes.
Comme il y a deux ans, en réaction à l’énorme vague de répression déclenchée par le gouvernement grec de droite, les groupes grecs à l’étranger ont cette fois encore appelé immédiatement à une assemblée en ligne. Les groupes qui y ont participé ont décidé de coordonner des actions devant les ambassades ou les consulats grecs de leurs villes pendant le week-end des 11 et 12 mars. Chaque ville a publié son propre appel, mais un communiqué de presse commun sera publié.
Le dénominateur commun de tous les appels est que la responsabilité pour le crime qui a coûté la vie à 57 personnes et en a envoyé tant d’autres à l’hôpital, incombe en premier lieu au gouvernement actuel. Cependant, les gouvernements précédents portent également une responsabilité, car ils ont poursuivi des politiques néolibérales, entraînant des coupes budgétaires drastiques, ce qui a conduit à la dégradation et à la désintégration des transports publics, ainsi qu’à leur privatisation. La plupart des déclarations expriment l’indignation face à la gestion cynique et purement axée sur la communication du gouvernement Mitsotakis, qui ne vise qu’à minimiser les coûts électoraux et les dommages causés à sa popularité. La nécessité d’avoir des transports publics sûrs et de qualité est également un point commun dans les appels.
Les mobilisations ont été très réussies et ont reflété l’enthousiasme et la détermination du mouvement qui se déroule actuellement en Grèce. Des actions ont eu lieu dans une quinzaine de villes : Londres, Birmingham, Edimbourg, Göteborg, Bruxelles, La Haye, Utrecht, Paris, Barcelone, Madrid, Lausanne, Padoue, Nicosie et La Valette.
À Londres, 150 personnes ont participé à la mobilisation, également soutenue par des collectifs chypriotes-turcs et des syndicats locaux. À Bruxelles, une centaine de personnes se sont rassemblées devant l’ambassade de Grèce ; elles sont restées pendant une heure devant le bâtiment et ont crié des slogans, tout en tenant deux banderoles sur lesquelles on pouvait lire “La place de la bande de Mitsotakis est en prison” et “57 morts : merci aux privatisations imposées par l’UE”. Les participants étaient d’âges et de milieux sociaux divers, ce qui rappelle la composition sociale des gens qui avaient participé aux mobilisations organisées dans la ville pendant les années de la crise (2010-2015). A noter que beaucoup de ceux qui ont répondu à l’appel étaient des immigrés de la dernière décennie.
Les actions menées à Barcelone et à Nicosie ont également attiré de nombreuses personnes. À Paris, les participants à l’action ont ensuite rejoint la marche qui se déroulait dans le cadre des mobilisations contre le projet de loi du gouvernement Macron sur les retraites.
Plusieurs groupes envisagent de poursuivre les actions, au moins tant que le peuple grec continuera à se mobiliser. Le sentiment général est que le mouvement actuel est d’une importance capitale et a un très grand potentiel, tandis que la plupart des groupes sont également conscients du fait que les actions de solidarité organisées dans d’autres pays constituent un soutien important et donnent du courage aux personnes qui descendent dans la rue en Grèce. D’ailleurs, les problèmes liés aux privatisations, aux coupes budgétaires dans le secteur public, aux licenciements et à la crise financière sont également réels dans les pays où vivent les migrants. Chercher à lier le mouvement grec avec les mouvements locaux n’a que du sens. Les politiques néolibérales et la crise n’ont pas de frontières et les luttes doivent ne pas en avoir aussi.