Alors que le procès d’Aube Dorée touche à son terme (lire notre article à ce sujet), un groupe d’antifascistes grecs et belges s’est réuni dimanche 20 septembre devant le siège de la Commission européenne au rond-point Schuman à Bruxelles en solidarité avec le mouvement antifasciste dynamique qui se développe actuellement en Grèce. Leurs banderoles proclamaient « Ils ne sont pas innocents – Les Nazis en prison », en grec et en français. L’action, une flash mob, a été brève et n’avait pas été annoncée publiquement.
De cette manière, ces antifascistes grecs et belges ont répondu à l’appel de la famille Fyssas et du groupe de coordination antifasciste grec «Ils ne sont pas innocents», dans le but d’exercer une pression publique, de sorte que les auteurs physiques et moraux soient condamnés à de lourdes peines, et que l’organisation grecque Aube Dorée soit reconnue criminelle et condamnée.
Le rôle de l’Union européenne
Le choix du lieu de l’action n’a été fait en aucun cas au hasard: les manifestants estiment que les responsabilités de l’Union européenne et de la communauté internationale dans la montée du fascisme en Europe ne sont pas du tout négligeables. L’establishment politique européen a fait preuve d’une tolérance remarquable envers les représentants de l’Aube Dorée au Parlement européen ou envers des gouvernements comme celui d’Orban en Hongrie.
Les décisions politiques de l’UE pour répondre au problème des réfugiés n’ont rien à envie au programme de l’extrême droite. Le Parlement européen a par ailleurs adopté à plusieurs reprises des résolutions assimilant le communisme au nazisme, optant consciemment pour une prise de position à distances égales (par exemple, cette résolution de l’année passée).
En Belgique
En Belgique, d’ailleurs, plusieurs incidents montrent que “l’œuf de serpent”, comme on appelle le fascisme en Grèce, est toujours actif. D’une part la mort de Jozef Covanek provoquée par les actes des policiers à l’aéroport de Charleroi (lire notre article à ce sujet), a suscité des réactions et des mobilisations dans le pays (lire notre article à ce sujet): dans les vidéos concernées, un policier fait le salut nazi alors que ses collègues immobilisent violemment (et au final fatalement) le malheureux Slovaque.
En même temps, un cortège en véhicules d’Anvers à Bruxelles est en train d’être organisé par le Vlaams Belang le 27 septembre. L’extrême droite veut exprimer son opposition à la composition d’un gouvernement Vivaldi, à l’exclusion de la N-VA et appelle à une « marche vers Bruxelles » avec le slogan central « pas mon gouvernement ».
Le mouvement antifasciste
Dans ce paysage, tant en Belgique qu’en Grèce et dans le reste de l’Europe, une forte condamnation d’Aube Dorée est nécessaire, sur le plan symbolique et réel, une condamnation retentissante de l’extrême droite par le tribunal est nécessaire.
Bien sûr, c’est le mouvement de masse qui combat le fascisme dans la rue. C’est ce mouvement qui obligera le tribunal à condamner clairement et durement l’organisation criminelle qu’est Aube Dorée. Le mouvement devra continuer à s’opposer à toute expression du fascisme dans tous les domaines.
D’autres actions sont prévues à Bruxelles en vue de la décision finale du tribunal le 7 octobre prochain; n’hésitez pas à nous contacter pour plus d’infos.